Leadership et soft skills : l’oeuf ou la poule ?

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C’est l’un des buzz word* de la planète RH : les softs skills (savoirs-être) sont devenues incontournables pour manager efficacement. Formations individuelles, séances de coaching collectif, groupes de codéveloppement ou d’analyse de pratiques professionnelles (APP) : cadres et collaborateurs ont désormais l’injonction de développer leur intelligence émotionnelle. Mais une question se pose : sont-ce les soft skills qui font les bons leaders ? Ou les bons leaders qui cultivent judicieusement leurs «compétences douces » ?

91% des TPE/PME misent sur les compétences comportementales

Petit rappel de définition (au cas où vous auriez passé les 5 dernières années dans une grotte) : les soft skills désignent les savoirs-être en milieu professionnel. Implication, créativité, aisance relationnelle, sens du collectif… Ce sont l’ensemble des qualités comportementales et relationnelles d’un individu. On les distingue des hard skills : savoirs-faire et expertises techniques. Les unes sont valorisées par les diplômes. Dans le CV, on les trouve généralement dans la partie « Formation » et « Expérience ». Les autres se jaugent plutôt en face à face, lors de l’entretien d’embauche. Sur le CV, la rubrique « Loisirs » est un bon révélateur de ces vertus intangibles et très courues que sont les soft skills ou compétences transverses (on parle aussi d’intelligence émotionnelle). Une étude Monster publiée fin 2018 indique en effet que :
• 97% des recruteurs considèrent que l’entretien d’embauche sert aussi à évaluer les soft skills d’un collaborateur
• 91% des TPE/PME y attachent une importance particulière
• 89% des entreprises pensent que les compétences comportementales au travail vont gagner en importance dans les années à venir
• 52% estiment que c’est un critère essentiel de recrutement
• 44% les jugent complémentaires aux hard skills

Top 10 des soft skills les plus appréciées des recruteurs


À expertise ou expérience égale, les compétences comportementales font souvent la différence en entretien d’embauche. Plusieurs études parues récemment** font état des soft skills les plus prisées en entreprise. Parmi elles on retrouve en tête de classement :

• adaptabilité et agilité
• esprit d’équipe
• rigueur et organisation
• motivation et passion
• empathie et écoute
• résolution de problèmes
• confiance et audace
• gestion du temps et du stress
• créativité et curiosité
• vision long terme

Managers : tous doués en intelligence émotionnelle ?

Le juste équilibre entre savoirs-faire et savoirs-être reste LE combo gagnant pour les entreprises. Mais à l’ère de l’intelligence artificielle et de la digitalisation du monde du travail, les soft skills sont plus que jamais une valeur refuge. Impossibles à déléguer, elles différencient l’humain du robot. Les capacités à inspirer, à communiquer et à fédérer jouent souvent un rôle-clé dans la réussite des projets stratégiques. C’est souvent à ses compétences comportementales que l’on identifie un leader. Mais dans quelle mesure les soft skills relèvent-elles de l’inné ? Est-ce une prédisposition ou un talent qui s’apprend ? A priori, on peut les acquérir « sur catalogue », à en juger par l’abondance des formations, coachs et ouvrages sur le sujet. Chaque collaborateur a des qualités comportementales qu’il peut développer. Le vrai leader reste toutefois celui qui les cultive et/ou les utilise sans le savoir, tel un M. Jourdain usant de la prose.

*Buzz word : mot à la mode, sujet dont tout le monde parle
**Sources : Word Economic Forum, Adzuna

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